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Crises sur les réseaux sociaux et fédérations professionnelles : quelles erreurs pour quelles recommandations ?

En dix ans, le nombre de crises numériques touchant une fédération professionnelle est relativement faible avec moins de 5 cas. On parle de crises qui émergent sur les réseaux sociaux et qui font par la suite l’objet d’une couverture médiatique sur ces événements sur base de nos études annuelles de recensement des crises numériques de l’année.

Les enseignements

Le faible nombre de cas s’explique principalement par le fait que les fédérations publient peu et qu’elles ont une audience relativement faible, très sectorielle et professionnelle.

Cela fait que la plupart des messages de communication sont assez consensuels. Il est également peu probable qu’il y ait de grands faux pas qui attireraient le regard massif du grand public.

Dans la mesure où les fédérations professionnelles doivent souvent faire un travail de sensibilisation du grand public aux problématiques de leurs métiers, secteurs et autres, il est assez logique que la plupart des cas soient dans ces cas de campagne.

Dans ces cas, des opposants idéologiques se manifestent et tentent de profiter de l’élan de visibilité pour affirmer une thèse opposée. Seul un exemple (celui du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France avec la diffusion d’une diapositive misogyne) ne rentre pas dans ce cas de figure.

En définitive, il ne faut pas avoir peur des crises numériques en tant que fédération dans la mesure où le phénomène reste extrêmement rare. Par ailleurs, la plupart des cas étaient aussi des volontés explicites de susciter le débat autour d’un thème ou d’un message. La crise agit là comme un facteur de visibilité supplémentaire à celui-ci grâce à l’audience et la couverture médiatique de la polémique.

Revue des cas

En octobre 2014, le mouvement Ethic a suscité les blagues avec une campagne sur les réseaux sociaux avec des visuels masochistes et le slogan “Non ! Je ne suis pas maso… J’aime ma boite et j’assume !

La présidente de l’époque avait déclaré ne pas regretter dans Atlantico :

“Non, je ne regrette pas cette affiche qui donne l’occasion de s’expliquer et de faire parler de la Fête des Entreprises ! En publicité on le sait les campagnes sont parfois “choquantes” pour interpeller, c’était l’objectif. Personne ne peut  se sentir visé ou vexé par cette caricature.
Dès le départ nous avions prévu une affiche “officielle”. Notre” maitresse femme” n’est parue que dans le magazine STYLIST qui s’adresse à des femmes qui voient la mode et les choses au second degré avec un certain humour … la femme dominatrice représentée dans cette pub n’est pas la femme exploitée et victime que l’on nous” vend”  systématiquement, et tant mieux…”

En août 2015, la campagne #ViandeDeFrance faite par l’association des viandes de France a été lancée via un hashtag. Ce hashtag avec les messages promotionnels a été “hijacké” (récupéré dans un autre but) par les associations Vegan pour dénoncer la viande.

En septembre 2017, le MEDEF a lancé une campagne sur la formation avec un slogan provocateur : “Si l’école faisait son travail, j’aurais un travail”. Cette phrase a suscité des réactions indignées, notamment de la part des enseignants qui l’ont considérée comme une insulte. Le ministre de l’Éducation nationale a demandé le retrait immédiat de ce slogan, tout comme d’anciens ministres socialistes et le Parti socialiste. Le MEDEF a d’abord assumé la provocation, affirmant que le slogan visait à attirer l’attention sur les dysfonctionnements de l’éducation nationale. Cependant, il a finalement présenté ses excuses, retirant le slogan et affirmant qu’il ne visait pas à critiquer les enseignants.

Enfin, en décembre 2018, durant une assemblée du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, une diapositive présentée lors d’un congrès médical, contenant une phrase d’un roman historique assimilant les femmes à des juments, a suscité un tollé sur les réseaux sociaux. Le président du collège des gynécologues s’est excusé, qualifiant la diapositive d’inappropriée. Il a ajouté ; “Tous les textes sont relus, mais les diapositives – il y en a près de 15.000 – sont laissées à l’appréciation des intervenants”, expliquait Israël Nisand sur Europe 1.” La réaction sur les réseaux sociaux a été forte, avec le hashtag #jenesuispasunejument.

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